Les événements dans l’espace public urbain : controverses, compromis et stratégies d'acceptabilité sociale

Michaël Desmet, étudiant en master en management d’événements à l'IHECS Academy, a rédigé un rapport de fin d'études intitulé : "les événements dans l’espace public urbain : controverses, compromis et stratégies d'acceptabilité sociale". Il traite tout particulièrement de la situation en Belgique mais son propos s'applique à d'autres villes européennes.

Les événements se multiplient dans l’espace public bruxellois. Ils font certes des heureux (le public, les organisateurs, les autorités ou encore les sponsors), mais aussi des mécontents : les riverains. Un peu partout des habitants réagissent contre des nuisances (principalement le bruit) qui s’imposent à eux contre leur gré, dans leur quartier. Malgré un dialogue orchestré par les organisateurs, dans le but d’assoir l’acceptabilité sociale de leur projet en application de la théorie des parties prenantes, le fossé entre riverains et organisateurs reste très grand. Deux visions de la ville s’affrontent : la ville habitée et la ville créative, animée et attractive. Le compromis entre ces mondes semble impossible.
Malgré l’opposition, rien ne change, ou peu. C’est que le rapport de force reste défavorable aux riverains. Ils s’organisent, se constituent en comité, écrivent, pétitionnent, mais ne parviennent pas à coaliser la majorité, qui préfère rester silencieuse. En réalité, l’opposition est trop peu nombreuse que pour pouvoir engager un rapport de force déterminant. Les organisateurs ont la tâche facile : ils ont peu à faire pour contrer ces opposants qui manquent de pouvoir et de légitimité. Les stratégies d’acceptabilité sociale mises en place sont donc très simples et dépassent rarement le niveau de l’information. Peu de trace d’une réelle participation. Avec plus ou moins de bonne volonté, la réaction des organisateurs va de l’ignorance, à la mise en place de mesures concrètes pour minimiser les nuisances. Insuffisant pour les riverains les plus mobilisés, qui attendent plus que quelques mesurettes. C’est une limitation stricte du nombre d’événements et une modification de leur localisation qui est en jeu.
Le rapport de force pourrait toutefois changer à tout moment. Une mobilisation du secteur associatif en soutien aux riverains, n’est pas à exclure. Cette situation, vécue aujourd’hui par le projet Droh!me, mérite d’être observée attentivement, tant elle serait de nature à changer la donne.

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