Étiquette : tranquillité

Communiqué de l’association Droit au sommeil MONTPELLIER

Cette période de confinement, puis de circulation retrouvée, nous a offert plusieurs constats :

  • les bars qui ferment à 1h voire 2h sont LA source des nuisances sonores innombrables qui pourrissent la vie des habitants de Grand Coeur.
  • le centre ville n’a jamais été aussi propre, sans tags ni pissotières sauvages. Autant de milliers d’euros ainsi économisés par la Ville ….
  • les trottoirs, places, ruelles sont enfin accessibles aux enfants, aux personnes à mobilité réduite, aux nombreux piétons.

Pourtant, les riverains étaient bien présents chez eux. Et ils le resteront probablement durant les congés d’été 2020.

Mesdames et Messieurs les candidats au second tour des Municipales, l’association Droit au sommeil MONTPELLIER vous invite à vous engager à enfin appliquer l’arrêté de 2016 sur la tranquillité publique, et à ne pas laisser régner le business nocturne de l’alcool au détriment de la santé publique. Il est temps que nos élus respectent les habitants de Grand Cœur subissant le défouloir nocturne quotidien des clients non gérés de quelques bars qui investissent l’espace public. L’autorisation de terrasse doit être soumise au respect d’un espace à vivre de qualité pour tous les montpelliérains.

On nous la joue à l’envers depuis des années : ce ne sont pas à plusieurs milliers de riverains de déménager, mais à quelques établissements de nuit qui augmentent délibérément leur chiffre d’affaire au détriment de la loi.

Nous vous appelons à vous engager sur la création de zones de fête nocturne qui ne nuisent pas aux habitants, et qui permettront aux bars de bénéficier de terrasses à la hauteur de leur popularité, mais surtout sur le passage permanent de brigades à pied de la Police Municipale, suffisamment nombreuses, pour apaiser dès 23h et jusqu’à 6h tous les jours, les piétons et consommateurs trop bruyants.

Enfin, la gestion des déchets des commerces devra s’accompagner de mesures contraignantes sur leur tri et leur ramassage, comme pour tous les habitants de la Métropole.

Il est grand temps d’agir !

Les bars et leurs clients : entre 8 et 20dB supplémentaires

Article publié sur le site du Réseau Vivre Paris! qui illustre ce que chacun peut constater dans son quartier. Bruitparif a publié une étude sur les effets du confinement sur le bruit en Ile-de-France. Les 150 stations de mesure de Bruitparif déployées en Île-de-France dans des contextes variés sont unanimes et confirment ce que chacun a pu constater : avec le confinement décrété en raison de l’épidémie de Covid-19, un silence inhabituel a envahi l’Île-de-France et notamment sa zone urbaine dense. La raison en est simple : la très forte baisse des émissions sonores d’origine anthropique en lien avec la diminution drastique des trafics routier, aérien et même ferroviaire, l’arrêt des chantiers et la fermeture de nombreuses activités et lieux festifs (bars, restaurants et établissements diffusant des sons amplifiés).

Un passage de cette étude a particulièrement retenu notre attention : les quartiers habituellement animés la nuit sont désormais très calmes. Les nuisances sonores ont disparu des quartiers animés de la capitale, qui comptent de nombreux bars et restaurants ou établissements habituellement fortement fréquentés en soirée et en début de nuit. Ainsi, selon les résultats des stations de mesure déployées par Bruitparif dans certains de ces quartiers, les baisses de décibels atteignent en moyenne 8 à 16 décibels sur le créneau compris entre 22 heures le soir et 2 heures du matin. Les soirs de week-end (vendredi et samedi soirs), la chute est encore plus marquée avec de 11 à 20 décibels de moins selon les quartiers.

Ce graphique extrait du rapport de Bruitparif en dit long sur les nuisances sonores générées par les bars et leurs clients et auxquelles sont exposés les riverains.

A titre d’information, pour des niveaux d’exposition à des niveaux supérieurs à 40 dB(A) la nuit et à 50-55 dB(A) en journée, l’Organisation Mondiale de la Santé considère que des effets extra-auditifs du bruit peuvent se manifester : troubles du sommeil, gêne, risques cardiovasculaires accrus, difficultés de concentration et retards dans les apprentissages.
Un niveau sonore de 50dB correspond à une conversation à voix normale, 60dB à une conversation à voix forte et 70dB à une salle de classe bruyante. Les habitants du quartier des Enfants Rouges, de la place Sainte-Catherine, de la Butte aux Cailles ou du Bassin de la Villette subissent en moyenne un niveau sonore équivalent à une conversation à voix forte. Quant aux habitants du quartier des Halles ils vivent (et essaient de dormir) dans une salle de classe bruyante. Du fait du confinement et de l’absence de consommateurs à l’extérieur le niveau sonore est provisoirement celui d’un appartement calme. Comme l’illustre parfaitement le graphique, la présence sur l’espace public des clients des bars transforme, de par leur comportement irrespectueux, un appartement calme en une salle de classe bruyante, dans laquelle il est impossible de dormir sereinement. Le bruit pénètre dans les domiciles fenêtres à double vitrage fermées, recouvre une musique douce et rend difficile l’endormissement, sans compter les réveils conscients ou inconscients par les pics avec les conséquences mentionnées plus haut.

Peut-on espérer des modifications de comportement chez les consommateurs et surtout un comportement plus citoyen et plus respectueux de leur environnement de la part des bars une fois passée la pandémie ? Mais surtout nous attendons des autorités qu’elles contraignent les bars à respecter la loi après la crise sanitaire du Covid-19.

* Le réseau Vivre Paris! et le Réseau Vivre la Ville! remercient Bruitparif pour le travail de mesurage et de diagnostic accompli dans nos quartiers. Merci également de nous avoir permis de publier le graphique des relevés sonores dans les quartiers animés.