Du ramdam dans les DOM-TOM

La France métropolitaine n'est pas la seule à subir des nuisances sonores générées par les bars et autres établissements de nuit. Les DOM-TOM sont également affectés.

Dans une émission sur LTMO (Les Témoins d'Outre-Mer) deux victimes de nuisances sonores sont invitées : une habitante de La Réunion qui passe des nuits blanches à côté d’un parc qui sert de lieu de défoulement nocturne et une dame guadeloupéenne qui a des problèmes avec ses voisins. Autour de ces deux cas, l’émission cultive une double ambiguité en faisant l’éloge des Pierrots de la Nuit comme sauveurs de riverains des lieux de vie nocturne (parc à La Réunion)... mais également en les présentant comme des arbitres et donneurs de leçons pour toute personne victime de tapage (problème de voisinage à la Guadeloupe), alors qu’ils ne sont ni l’un ni l’autre. Cette émission permet aux Pierrots de la Nuit de se prévaloir d’une prétendue expertise acquise au contact des fêtards pour généraliser leur prétendue compétence auprès de toute victime de bruit de voisinage et se poser en experts absolus et souverains.
Au cours de cette émission la victime n'aura droit à la parole qu'au bout de 6'30" (sur une émission de 20 minutes) alors que la coordinatrice des Pierrots de la Nuit a immédiatement la parole et présente d’emblée cette association comme un dispositif de médiation entre les riverains et les professionnels de la nuit, ce qui n’est aucunement le cas et que nous avons toujours réfuté (voir notre analyse). Elle continue en affirmant que "il y a des choses subjectives dans le bruit" et ajoute que "on ne peut pas tout objectiver dans les mesures de bruit".
Il n'y a pourtant rien de subjectif quand un habitant ne peut dormir du fait des nuisances générées par des noctambules alcoolisés ou par un établissement qui ne respecte pas son environnement. Cette volonté de discréditer le vécu des habitants et de disqualifier leur témoignage ne rend que plus urgent les recours à des mesurages, ce que nous demandons depuis longtemps déjà (voir notre article), plutôt qu'à une pseudo évaluation biaisée faite par des Pierrots de la Nuit créés par et pour les professionnels de la nuit (dixit la coordinatrice) qui non seulement n'ont aucune compétence en la matière, mais sont de surcroît grassement subventionnés par la Mairie de Paris (voir notre article) et qui finalement servent de cache-misère et de caution à des débordements inacceptables.
Madame Sécheresse, représentante des Pierrots de la Nuit, a bien appris ses éléments de langage et les récite sans faiblir, donnant au passage des leçons aux habitants sur la nécessité de dialoguer avec les établissements de nuit... pour "trouver des solutions donnant-donnant pour tout le monde" renchérit l’animatrice !
Désolés Madame la coordinatrice des Pierrots de la Nuit et Madame la présentatrice, le droit au sommeil est non négociable. Le sommeil est un besoin primaire, au même titre que boire, manger et respirer et le droit au repos dans son domicile est un droit fondamental protégé par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme.

Les habitants de Nouvelle Calédonie sont également victimes des nuisances sonores nocturnes. A Nouméa, l’Association des Résidents de la Baie des Citrons et Ensemble Pour La Planète, se plaignent des nuisances sonores créées par les établissements de nuit installés sur la baie... (lire l'article : Nuisances sonores à la Baie des Citrons: le bras de fer continue)
Le président de l'Association des Résidents de la Baie des Citrons fait le tour de la question en 6 minutes dans une vidéo diffusée sur nci.nc et intitulée à juste titre La Baie des Citrons : une zone de Non-Droit ?). Plus de 16 000km séparent Nouméa de la métropole et pourtant les problèmes sont rigoureusement les mêmes. Nous pourrions reprendre, sans rien y changer, les propos très mesurés de cet habitant d'un quartier touché par les nuisances sonores nocturnes.

La Réunion n'est pas épargnée par les nuisances sonores comme le montre cet article sur le site de l'Association Citoyenne de Saint-Pierre : Un fléau majeur et croissant à La Réunion : les nuisances sonores.

Que ce soit en métropole ou dans les DOM-TOM la question des nuisances sonores se pose dans les mêmes termes. Et les causes en sont les mêmes : notamment le non respect de la règlementation en vigueur, le laxisme des pouvoirs publics, des quartiers livrés à la mono-activité des bars, l'incivilité des clients et des noctambules...

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