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Publication du Guide des débits de boissons

Article publié sur le site de Marais-Louvre le 8 janvier 2019
Les ministères de l’intérieur, des solidarités et de la santé viennent de publier la mise à jour datée de novembre 2018 du « Guide des débits de boissons – Les principales dispositions de la législation et de la réglementation »

En introduction il est rappelé que l’alcool est responsable de 49 000 morts par an, de troubles à l’ordre public et de drames familiaux. Le guide souligne combien le dispositif législatif et réglementaire construit de façon « empirique » peut être difficile d’interprétation et qu’il convient de bien l’expliciter. Les rédacteurs insistent sur la nécessité d’une bonne application des textes pour plus d‘efficacité, en particulier en matière de santé publique.

Les 160 pages de ce document sont articulées autour de plusieurs thèmes, les règles applicables à l’ensemble des débits de boissons, aux débits à consommer sur place, les régimes spécifiques (manifestations, débits temporaires, ventes à emporter…), les zones de protection (écoles, casernes, édifices cultuels…). Sont ensuite analysés les pouvoirs de police et les dispositions pénales. Les annexes reprennent l’ensemble des textes existants.

Ce guide est un véritable document de référence qui permet de connaitre non seulement la législation stricto sensu mais aussi les spécificités et les dérogations possibles selon le type de vente d’alcool pratiqué. Les pouvoirs de police, des préfets sur ces questions sont détaillés. Une façon de mieux comprendre aussi comment se déroulent les procédures qu’elles soient administratives ou judiciaires.

De nombreux centres-villes sont confrontés aux questions d’abus d’alcool compte tenu du nombre élevé de lieux de fête et de débits de boissons ouverts une partie de la nuit. Il sera donc intéressant de pouvoir se référer à ce véritable dictionnaire qui ne couvre malheureusement qu’un volet des nuisances subies par les habitants émanant des excès des personnes alcoolisées.

Décret relatif aux sons amplifiés : requêtes en annulation rejetées par le Conseil d’État

Dans une lecture du 7 décembre 2018, le Conseil d’État a rejeté les deux requêtes en annulation présentées contre le décret n°2017-1244 du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux sons amplifiés.

Ce décret signé par les ministères en charge de l’environnement, de la santé et de la culture, instaure de nouvelles exigences à vocation préventive aux lieux ouverts au public et diffusant des sons amplifiés (salles de concert, festivals de musique, discothèques, cinémas, etc.). Entre autres mesures, le décret introduit l’abaissement du niveau sonore maximal de 105 à 102 dB(A) sur 15 minutes et la création d’un seuil à 118 dB(C) sur 15 minutes pour limiter les sons basses fréquences, de plus en plus présents dans les musiques actuelles.

Suite à la publication du décret, la Chambre syndicale des lieux musicaux festifs et nocturnes (CSLMF) avait introduit un recours en annulation. Restant dans la droite ligne des conclusions du rapporteur public, le Conseil d’Etat a estimé que le décret attaqué ne portait pas une atteinte disproportionnée à la liberté du commerce et de l’industrie, ni à la liberté de création et au droit moral des auteurs sur leurs œuvres, compte tenu de l’objectif de santé publique poursuivi.

L’ensemble des parties prenantes reste attentif aux suites qui seront données à cette évolution réglementaire, notamment l’arrêté d’application du décret ainsi que les documents d’accompagnement (instruction, guide…). En effet la plupart des acteurs concernés estiment que l’application de ce décret pose des difficultés de mise en œuvre. C’est dans ce contexte que le Centre d’information sur le bruit (CidB) a organisé le 5 décembre 2018 un colloque national dont l’objectif était de rappeler les enjeux, expliquer ces évolutions réglementaires et débattre des difficultés liées à leur mise en œuvre. Ce colloque, qui s’est tenu à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) de Rennes, a réuni plus de 270 participants et a permis de clarifier les points de vue des différents acteurs concernés, dans la perspective notamment des travaux restant à entreprendre pour préciser les modalités d’application du décret.

Le décret du 7 août 2017 a également des implications concernant le bruit au voisinage d’autres activités culturelles, sportives ou de loisirs – telles que la pratique des sports motorisés sur les circuits homologués –, qui est soumise, du fait de la modification de la rédaction de l’article R 1336-6 (anciennement R 1334-32) au respect de l’indicateur d’émergence de niveau sonore. La fédération française de motocyclisme avait elle aussi demandé au Conseil d’Etat d’annuler ce décret. Dans sa lecture du 7 décembre 2018, le Conseil d’Etat rejette cette requête et confirme que l’article L. 131-6 du code du sport définit les compétences des fédérations sportives pour édicter les règles techniques propres à chaque discipline (notamment, le bruit à la source des véhicules) et que les valeurs limites d’émergence du code de la santé publique sont à respecter « en toute hypothèse » (considérant n°9).

Conseil d’Etat – Lecture du vendredi 7 décembre 2018 – Arianeweb – Décision n°414899

Lire nos articles précédents :
102 dB ou la politique des tout petits pas
Défense en faveur du décret relatif à la diffusion de sons à un niveau sonore élevé

Pourquoi Paris est-elle l’une des métropoles les plus bruyantes au monde ?

Un article d’Atlantico alerte sur les conséquences de la pollution sonore à partir de l’exemple de Paris: « Pollution sonore : mais pourquoi Paris est-elle l’une des métropoles les plus bruyantes au monde (et ne croyez pas que ça relève juste de l’inconfort, c’est dramatique pour la santé) ? »
Une étude de l’OMS souligne les nombreux risques médicaux préoccupants qu’entrainent une surexposition aux bruits (AVC, obésité…). Des risques que les Parisiens devraient prendre au sérieux.

Il est intéressant de constater combien « nos thèmes » : la pollution délétère du BRUIT, les effets pernicieux de la politique d’attractivité à tout prix et les dégâts collatéraux de la « vie nocturne » commerciale trouvent un écho dans la presse, qu’ils n’avaient pas il y a cinq ans.

Quelques extraits de l’article… Continue reading

102 dB ou la politique des tout petits pas

L’article de Daniel Ehret, ci dessous, s’inscrit dans la continuité de celui qu’Anne Penneau avait écrit pour le Réseau en novembre 2017 : Défense en faveur du décret qui régit la diffusion de musique amplifiée sur la voie publique et nouvelle alerte à propos des bruits de voix sur la voie publique, texte qui mentionnait à l’époque : « Depuis la loi Santé de 2016, l’article L. 1336-1 du code de la Santé publique prévoit que les activités impliquant la diffusion de sons à un niveau sonore élevé (musique amplifiée ou non, voix d’acteurs ou présentateurs par exemple), dans tout lieu public ou recevant du public, clos ou ouvert, doivent être exercées de façon à protéger l’audition du public et la santé des riverains. »

Voici que le 7 août 2017, dans une continuité qu’il faut aussi saluer, le ministère a parachevé le dispositif légal et pris le décret 2017-1244, nécessaire à l’application de la loi, qui a été intégré dans la partie réglementaire du code de la Santé publique. Ce décret est applicable à partir du 10 octobre 2018. Continue reading

270€ l’ivresse sur la voie publique

Selon l’article L3341-1 du code la santé publique, une personne trouvée en état d’ivresse dans les lieux publics est, par mesure de police, conduite à ses frais dans le local de police ou de gendarmerie le plus proche, pour y être retenue jusqu’à ce qu’elle ait recouvré la raison.
D’autre part, le fait de se trouver en état d’ivresse manifeste un lieu public est également puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 2e classe.» selon l’article R. 3353-1 du même code la santé publique. Cette contravention s’élève à 150 euros.
La transfert des personnes en état d’ivresse au commissariat ou à la gendarmerie a un coût pour les collectivités locales. Orléans avait été la première ville à faire payer les personnes en état d’ivresse dans l’espace public dès 2015 (voir notre article). D’autres villes ont suivi : Saint-Malo, Pau, Castres
Cette décision de faire payer les personnes en état d’ivresse (pollueur – payeur) a été jugée conforme à la loi par la cour administrative d’appel de Nantes au printemps 2017. Pourquoi ne pas l’appliquer sur l’ensemble du territoire?

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