Le projet de fermeture des berges du bassin de l’Ill à hauteur du Parlement Européen est toujours d’actualité… Aussi la mobilisation citoyenne contre la bunkérisation du quartier européen se poursuit avec un nouveau rassemblement organisé le 2 juillet prochain. Les Strasbourgeois(es) sont cette fois-ci convié(e)s à un pique-nique sur berges et à venir avec leurs victuailles pour vivre ce moment de protestation en toute convivialité.
A la base de cette mobilisation il y a, bien sûr, le fait que ces berges constituent un lieu de circulation et de promenade privilégié pour les cyclistes et les piétons de toute l’agglomération. Mais il s’agit aussi de souligner qu’en se barricadant ainsi l’Europe finira par devenir un objet inaccessible à la citoyenneté. Ce n’est pas en cultivant l’entre-soi que l’on fera progresser l’adhésion à l’idée européenne, bien au contraire.
Pour cette quatrième manifestation, le pique-nique sera partagé avec quelques députés européens, des fonctionnaires du Parlement Européen et des citoyens bruxellois qui défendent eux aussi une implantation harmonieuse et conviviale, à Strasbourg comme à Bruxelles. En effet, il n’est pas du tout contradictoire de combiner un bon accueil aux institutions européennes avec le fait d’exiger qu’elles respectent les règles qui s’imposent à tout un chacun. Les questions de sécurité ne doivent pas servir de prétexte à l’accaparement de l’espace public et au passe-droit !
Alors soyons très nombreux à dire non à cette fermeture des berges et oui à un quartier européen ouvert aux citoyens.
Signez la pétition en ligne sur le site de l’ADIR (Associaction de Défense des Intérêts de la Robertsau)
Le flyer de la manifestation
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France 3 a diffusé une série sur Paris la nuit. Une émission était consacrée à la Butte aux Cailles (13ème arrondissement). Elle décrit la situation que vivent chaque nuit les habitants de ce quartier, un cauchemar pour nombreux riverains exposés au nuisances dans ce quartier à haute densité d’habitations. En regardant ces images, on comprend la légitimité des revendications de l’association « Les Riverains de la Butte aux Cailles » qui les représente. Ce document concerne un quartier de Paris mais la problématique est la même à Strasbourg, à Bagnères-de-Bigorre, à Toulouse, ou… (à compléter par la ville de votre choix).
En réponse au témoignage éloquent d’une jeune consommatrice qui, candidement, déclare que les riverains devaient savoir ce qu’il en était en s’installant dans ce quartier, on rappellera : 1) que certains habitants étaient présents bien avant que la mono-activité des bars ne frappe le quartier; 2) qu’elle néglige les problèmes de santé publique qui tiennent au fait que le sommeil est altéré, avec des répercussions diverses sur la santé des habitants, même s’ils n’ont pas le sentiment d’être réveillés, ce qui fait qu’il est inacceptable que quiconque soit appelé à vivre auprès d’un tel tumulte sur la voie publique au 21è siècle; 3) que le droit protège le repos de tous les citoyens, que la loi est la même pour tous et que les habitants des centres-villes ne sont pas des citoyens raccourcis, exclus de droit, vivant dans une zone de non-droit. Lire à ce sujet la présentation faite à Bruxelles lors des 4èmes rencontres du Réseau Européen « Vivre la Ville! » : Les risques d’un droit à deux vitesses au détriment des habitants des quartiers « festifs ».
- Le bruit dans notre environnement, un problème majeur de santé publique – Marc Goethals MD Cardiologue, Hôpital OLV, Aalst (Belgique)
- Bruit et enjeux de santé publique – Prof Catherine Bouland, Centre de Recherche en Santé Environnementale et Santé au Travail, Ecole de Santé Publique, Université Libre de Bruxelles
- Nouvelle Calédonie – Omerta institutionnelle sur le bruit – Jacques Pignol, Association des Résidents de la Baie des Citrons, Nouméa
- Acoucité, 20 ans d’observatoire de l’environnement sonore orienté vers l’action, au service des agglomérations – Bruno Vincent, Directeur d’Acoucité
- Le point sur la pollution sonore dans certaines villes en Espagne. Le mouvement associatif. – Emilio Agulleiro, Fédération de Castellón et membre de la CAVECOVA
- LA SITUACION DEL RUIDO AMBIENTE EN ALGUNAS CIUDADES ESPAÑOLAS Y EL MOVIMIENTO DE ASOCIACIONES DE VECINOS. – Emilio Agulleiro, Fédération de Castellón et membre de la CAVECOVA
- « Rien ne serait pareil »… Un bref rappel de « ce qui aurait pu être mais ne fut pas » – La coordination des associations de voisins de Madrid Centre
- « NADA SERIA IGUAL » Un breve recorrido por « lo que pudo ser y no fue » – COORDINADORA DE ASOCIACIONES DE VECINOS MADRID CENTRO
- La cartographie stratégique du bruit en Région de Bruxelles-Capitale – Marie Poupé, Département bruit, Division autorisations et partenariats, Bruxelles Environnement
- L’alcool dans la cité – Atelier de Recherche et d’Actions Urbaines, Bruxelles
- Marketing of alcohol lobbies in the « festive » city – European Alcohol Policy Alliance (eurocare)
- Le boom touristique des 4-5 dernières années à Lisbonne – Luis Paisana, Associação de Moradores do Bairro Alto, Lisbonne
- Cour Européenne des Droits de l’Homme – Marie-Anne Swartenbroekx, Magistrat honoraire et administratrice d’Inter-Environnement Bruxelles
- Le pot de terre contre le pot de fer : les riverains du Parc de la Villette confrontés aux nuisances sonores du Zénith de Paris – Magali Bérenger, Association des Riverains du Parc de la Villette, Paris
- Les risques d’un droit à deux vitesses au détriment des habitants des quartiers « festifs » – Anne Penneau, Réseau « Vivre Paris! » (rédaction) et Nicole Nussbaum, Calme Gutenberg, Strasbourg (présentation)
- La communication de l’association Calme Gutenberg – Steve Vincent, Calme Gutenberg, Strasbourg (à télécharger, liens actifs)
Communiqué de presse Bruxelles 2018
Réseau Européen « Vivre la Ville! » !
Contact : Nicole Nussbaum 06 15 76 15 33
Nous voulons des villes habitées et habitables de jour comme de nuit.
▶ Malheureusement nos centres villes ne sont plus habitables pour deux raisons :
– développement inconsidéré d’une « fête » qui ne respecte pas son environnement et qui fait des victimes ;
– développement inconsidéré d’un tourisme de masse également destructeur de son
environnement : un tourisme qui fait des victimes.
▶ A terme, dans les deux cas, c’est la fuite des habitants :
– parce que leur santé est menacée par la privation de sommeil et les agressions sonores subies,
– parce que les habitants n’arrivent plus à se loger : touristification = flambée immobilière
▶ Nos villes sont engagées dans une course à la compétitivité entre villes…
– pour la promotion de la « nuit » comme
– pour la massification du tourisme.
Cette course à la compétitivité est injustifiable car :
– elle n’a pas de sens politique profond ;
– elle s’est construite en partenariat avec les lobbies de l’alcool, du monde de la nuit et de l’industrie du tourisme ;
– elle va contre l’intérêt général.
▶ La classe politique porte une lourde responsabilité, qu’il s’agisse des :
– des élus au pouvoir qui œuvrent pour accentuer ces deux pôles : tourisme de masse/ « vie nocturne festive commerciale » à tout prix
– des élus de l’opposition qui laissent faire sans s’y opposer ou
– des députés qui laissent grignoter le droit qui protège la Santé Publique.
▶ Le temps est venu de penser la ville autrement. Il est grand temps de…
– promouvoir une nouvelle politique de la nuit festive, à la fois ambitieuse, créative et
respectueuse de l’écologie urbaine.
– promouvoir un tourisme raisonné et maîtrisé qui ne soit pas prédateur.
Face aux enjeux actuels, on ne peut plus se contenter d’une politique du « toujours plus », Il nous faut une politique du « toujours mieux ».
Nous attendons de nos classes politiques qu’elles en soient capables. Car le temps est venu de penser la ville autrement.
Le site Het Parool a publié le 3 mars 2018 un article intitulé : « Ombudsman: De binnenstad is ‘s nachts een jungle » (« la nuit le centre-ville est une jungle urbaine selon le médiateur« )
Le médiateur de la ville, M. Zuurmond est allé passer une nuit chez des habitants du centre-ville, dans l’un des trois quartiers festifs de la nuit amsteldamoise.
Il avait déjà mené cette expérience l’année dernière et le lendemain il avait tiré la sonnette d’alarme en disant entre autre qu’il avait eu l’impression que « le stade olympique se déversait dans les rues du quartier« . Le maire d’Amsterdam a alors décidé de déployer 140 gardiens de la paix supplémentaires.
Cette fois-ci le médiateur a compté tous les contraventions dont il a été le témoin de fenêtre : 942 ! Notamment : épanchements d’urine, défécations, rapports sexuels dans la rue, prises de sens interdit, etc… Il a compté 810 taxis empruntant la ruelle (taxis « normaux » et Uber en trop grand nombre dans le ville). Il a entendu 155 coups de klaxon et a relevé un niveau de 65dB dans la chambre où il se trouvait. La police est passée mais n’a rien fait. « Le chaos, une jungle urbaine » selon le médiateur. Il a ajouté : » Si Amsterdam était un parc d’attractions, on aurait été obligé de le fermer depuis un bon moment déjà ! »
La vidéo est éloquente et ne nécessite aucune connaissance du néerlandais. Les scènes filmées et les graphiques parlent d’eux-mêmes.



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