Quand France Inter ne donne pas la parole aux victimes des nuisances sonores nocturnes

France Inter devient coutumier du fait : cette radio défend les fêtards et ne donne pas la parole aux victimes des nuisances sonores nocturnes.

Déjà les 4 et 5 mai France Inter a fait deux sujets sur les nuisances nocturnes en ville en se moquant des victimes en les tournant en ridicule (lire notre article précédent).
Selon la journaliste (4 mai), pour qu'une charte mise en place à Orléans puisse fonctionner "il faut compter sur des voisins commodes." Il faut donc des voisins qui acceptent de ne pas dormir la nuit ou, mieux, qui déménagent. Le lendemain France Inter remet ça : les parisiens victimes du bruit sont, selon la journaliste, "ceux qui se couchent comme des poules". Pourquoi nous traiter de la sorte ? Aucun témoignage de victimes du bruit mais le micro complaisemment grand ouvert pour recevoir les propos insultants de Clément Léon R, pseudo maire de la nuit : "Ces gens-là sont plus dérangés dans leurs têtes que par le bruit". Nous serions donc, selon lui, des malades mentaux, ce qui ne semble pas choquer la journaliste.

France Inter reprend le 28 juillet sa promo de la fête sans prise en compte de la souffrance des riverains avec un sujet sur les « rooftops » (les terrasses sur les toits).

1 minute 39 secondes de promo gratuite pour les rooftops et 6 secondes pour les riverains. Et encore on ne les entend pas. C’est la journaliste, Sophie Souchard, qui dit en passant que « les riverains, eux, sont moins enthousiastes. Autour du Perchoir dans le 11e notamment ils se plaignent des nuisances sonores nocturnes ». Une fois de plus la journaliste n'a même pas recueilli l'avis des victimes. Par contre elle offre son micro complaisant à celui qu'elle appelle "le maire plus spécialement chargé de la nuit à Paris, Clément Léon R", lui donnant ainsi un titre tout à fait officiel qu'il n'a pas. Pour information, il existe à la Maire de Paris un délégué chargé de la nuit : il s’appelle Frédéric Hocquard.

Cette journaliste doit habiter dans le même quartier que celle de Libération (lire notre article) et pouvoir dormir en toute quiétude les fenêtres ouvertes. Pour elle, les millions de victimes des nuisances sonores nocturnes dans les centres-villes non seulement ne comptent pas, mais sont traités avec mépris. Drôle de conception du service public. Pour reprendre le slogan de France Inter : "la voix est libre"... mais pas pour les victimes. Un message a été envoyé au médiateur de France Inter en demandant un droit de réponse.

Si comme nous vous êtes choqués par ce traitement de l'information n'hésitez pas à laisser un message sur la page du 7/9 de France Inter.

A lire également : la charte éthique professionnelle des journalistes rédigée par le SNJ

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7 réponses à Quand France Inter ne donne pas la parole aux victimes des nuisances sonores nocturnes

  1. Parisienne dit :

    Tout a été fort bien dit, mais il s'impose de se joindre à ceux qui l'ont dit et d'ajouter quelques détails pour ceux qui ont quelque chose entre les deux oreilles :
    - des victimes minoritaires ?
    C'est méconnaître les souffrances silencieuses de riverains qui se claquemurent autant que possible pour ne pas ajouter à leur malaise ou qui subissent des pressions de responsables d'établissements (confortés dans leur légitimité par certaines émissions de médias publics ?). Ce alors que leur santé est exposée par le simple fait des décibels (faire un petit tour sur le site de l'OMS)
    On suppose que la journaliste ne traitera pas des difficultés des personnes handicapées.
    - un "maire" de la nuit ?
    Quand on a été prétendument "élu" dans le secret d'urnes privées, quand le terme annoncé du "mandat" est dépassé depuis plusieurs mois, quand on dissimule son identité sous un nom de spectacle : au secours la démocratie !
    On suppose que la journaliste ne fera pas d'émission sur le cumul des mandats et autres turpitudes de nos institutions actuelles.

  2. Réseau "Vivre Paris!” dit :

    Pour information, deux messages été déposés sur la page du 7/9 de France Inter et sur la page du médiateur sans aucune réponse. Les victimes n'ont pas leur mot à dire. Dont acte.

  3. Association Calme Gutenberg dit :

    Certains journalistes ne se rendent pas compte de ce que subissent certains habitants des centres villes et ont peut-être une vision "déconnectée" des réalités de la nuit en ville.

    Les riverains habitent leurs logements à plein temps tandis que les fêtards pensent ne créer que des nuisances ponctuelles. Le problème, c'est que tous les soirs d'autres fêtards se succèdent sous les fenêtres des habitants.

    Pour se rendre compte de ce que subissent certains habitants à proximité d'établissements de nuit, nous vous proposons de regarder cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=w6vsT40hdFc

    C'est bien dommage que France Inter ne mette pas en lumière cette face de la vie nocturne festive et se contente d'une image glamour. La vie nocturne festive, ce sont également les bagarres, la sur-alcoolisation, les IPM, le vomi, des personnes ivres qui se noient, les viols, les dégradations de biens publics et privés... et une partie de la population privée de sommeil.

  4. Gérard Simonet dit :

    Je crois qu'il faut qu'on s'interroge sur notre société où un trop grand nombre de ceux qui font l'opinion, à savoir les journalistes, font l'apologie de gens qui se détruisent dès leur plus jeune âge avec l'alcool et, hélas, la drogue, qui n'ont aucun respect pour l'environnement qu'ils souillent des déchets de leur consommation, de leur vomi et de leur urine, qui délirent en hurlant au plus profond de la nuit, et qui tournent en dérision des citoyens qui ne gênent personne et qui ne demandent qu'à dormir pour retrouver des forces après une journée de travail.
    Il faut que Sophie Souchard s'explique là-dessus.

  5. Marie dit :

    Bonjour à toute l'équipe de France Inter,
    Je suis étonnée du traitement de l'information véhiculée dans ce reportage : France Inter a pour déontologie la justesse et la neutralité de l'information (voir la charte éthique professionnelle des journalistes publié sur le site ) : or il s’avère que le reportage de la journaliste se limite à vanter et se faire porte-parole des fêtards et des vendeurs d'alcool ...
    Je suis choquée du fait que France Inter renie le droit de s'exprimer aux personnes sous le prétexte qu'elles sont minoritaires ou différentes... La journaliste se permet de s'exprimer à leur place et d'émettre un jugement sur leur façon de vivre. Cela sent le règlement de compte : et on ne peut plus parler de journalisme.
    Et ce qui me choque encore plus c'est que ce reportage soit diffusé et donc approuvé par le rédacteur en chef...
    Au fait qui est Mr Clément Léon R ?
    Cordialement,
    Marie

  6. Anaïs dit :

    Le reportage de Sophie Souchard montre vraiment une absence d’objectivité caricaturale : comment France Inter conçoit-elle un « bulletin d’information » ? Sait-elle au moins que Clément Léon R., complaisamment gratifié de « maire chargé de la nuit », n’a pas d’autre statut que celui qu’il se donne lui-même ? Pourrait-elle donner la parole aux Parisiens victimes des nuisances sonores ? Tiens, une idée : à quand un reportage sur ces petites rues étroites totalement envahies par les terrasses des bars, où le même Clément Léon reconnait que le bruit résonne, comme dans un amplificateur, jour et nuit ? En donnant, cette fois, la parole aux agressés et non aux agresseurs…

  7. Une Tourangelle dit :

    Je suis entièrement en accord avec ce qui est écrit. Il faudrait que la presse comprenne que nous ne sommes pas en infraction en habitant en ville, ce qui implique de respecter le voisinage. Ce sont certains établissements et les noctambules chantant / hurlant toute la nuit qui sont en infraction.
    On a le droit de dormir, de travailler, de recevoir des amis, d'écouter sa propre musique (en respectant les réglementations qui sont plutôt bien faites).
    Ras le bol de certains journalistes : comme par hasard, il s'agit de gens qui habitent dans des secteurs de la ville protégés.
    Et si on disait : "si vous voulez hurler et faire la fête toute la nuit, allez habiter à la campagne !!!"

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